François Gérard, "Portrait de Catherine de Starz", 1803-1804
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Photo montrant François Gérard, \"Portrait de Catherine de Starz\"
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ID: POL-002444-P/170345

François Gérard, "Portrait de Catherine de Starz"

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François Gérard, "Portrait de Catherine de Starz"

Au début du XIXe siècle, François Gérard, âgé d'une trentaine d'années et élève de Jacques-Louis David, est à l'apogée de sa carrière. Ses portraits de Napoléon Bonaparte Premier Consul, de son épouse Joséphine et de sa mère Létis Bonaparte le consacrent comme l'un des portraitistes les plus admirés et les plus recherchés de Paris. Les archives conservées par l'artiste permettent de reconstituer une longue liste de représentants de l'élite européenne qui lui ont commandé des portraits. La liste des commandes est abondante, malgré les prix fixés par l'artiste, déjà considérés comme colossaux à l'époque - pour un portrait en pied, il aurait demandé entre 10 000 et 12 000 francs, soit l'équivalent d'environ 3 000 grammes d'or pur. Mais cela ne suffit pas à décourager les nombreux candidats de la cour impériale ou de l'aristocratie européenne, pour qui posséder un tableau du peintre le plus en vogue dans la capitale artistique de l'époque est un gage de prestige.

Dans une liste des œuvres de Gérard, établie à partir de ses propres notes, Andrzej Ryszkiewicz a trouvé sept noms de personnalités polonaises (bien que le chercheur ait stipulé que le nombre était en fait plus élevé), et chronologiquement le premier d'entre eux était un portrait de Catherine Joanna Gabrielle Starzeńska (1782-1862). Il a été enregistré sous la date de 1804, bien qu'il soit probable que le travail ait déjà commencé l'année précédente. Il est très probable que le peintre et son futur modèle se soient rencontrés dans le célèbre salon de Madame Récamier, où il se rendait régulièrement en tant que jeune star de l'art français, tandis qu'elle était rapidement reconnue comme une conquérante du cœur des hommes. Catherine Starzeńska, alors connue sous le nom de La Belle Gabrielle, arrive à Paris en 1803 avec son mari Xavier Starzeński. Ses études ichtyologiques auraient suscité l'intérêt de Napoléon, mais c'est elle qui acquiert une renommée immédiate dans les cercles influents pour son charme naturel, son tempérament vif et, surtout, sa beauté hors du commun. Franz Xavier Prek, dont le frère devint d'ailleurs l'un de ses amants bien des années plus tard, la décrit dans son journal en ces termes : "elle était de belle taille, d'une belle silhouette, le corps blanc, le visage ovale, les yeux noirs, grands, magnifiques, délicieux, les sourcils un peu ronds, la bouche égale, les dents d'une blancheur remarquable. Elle possédait une beauté qu'on voit rarement, à tel point que les étrangers l'admiraient". Dotée de ces qualités, cette femme a mené une vie pleine d'aventures amoureuses et de scandales sociaux à Paris. Une liaison entre Starzeńska et Eugène de Beauharnais, fils de Joséphine et beau-fils de Napoléon, ne plaisait pas à sa mère, qui décida de lui suggérer de partir. Fin 1804, les Starzeńska retournent à Lviv.

Cependant, dans un portrait en pied réalisé avant leur départ de Paris, Gérard représente Catherine Starzeńska non pas tant comme une lionne de salon, gagnant le cœur d'amants successifs, que comme une artiste s'abandonnant à la puissance de l'inspiration. Elle est représentée dans une pose détendue, sur fond de paysage, se reposant près d'un rocher lors d'une pause dans sa marche. Le style néoclassique de l'artiste, qui se manifeste surtout par la précision et l'élégance du dessin, la texture lisse et la composition basée sur le croisement des diagonales, est ici juxtaposé à des éléments sentimentaux, voire proto-romantiques. La tenue du modèle souligne à elle seule sa personnalité créative et poétique. Elle est maintenue dans le "style troubadour", caractéristique de l'époque, faisant allusion à la vision romantique du Moyen Âge et popularisée en France par Joséphine. Starzeńska est vêtue d'un redingot (un type de manteau) en velours sombre avec des manches à épaulettes, un col en dentelle "Médicis" et des poignets terminés par des "dents" typiques. Son châle en cachemire et son chapeau de paille sont nonchalamment jetés sur le rocher à côté d'elle. La lyre qu'elle tient dans sa main droite est censée symboliser la recherche de l'inspiration artistique, à laquelle correspond le regard pensif de la femme. L'atmosphère mélancolique est également soulignée par le paysage nordique "sauvage" - avec un ruisseau impétueux aux pieds de la dame, un château imposant s'élevant sur une colline couverte d'épicéas et des nuages lourds, presque orageux. Dans l'ensemble, le tableau de Gérard n'incarne pas tant la galanterie exquise typique des autres portraits de l'Empire que l'intensité du sentiment poétique.

Le portrait de Katarzyna Starzeńska a rapidement trouvé sa place dans la collection de Lviv. Dès 1827, Henryk Lubomirski avait prévu de l'envoyer de Vienne au musée Lubomirski, qui venait d'être créé. Il n'est cependant pas certain que le tableau lui appartienne à ce moment-là ou qu'il ait simplement servi d'intermédiaire entre l'institution et la famille Starzeński. Quoi qu'il en soit, le transfert n'a finalement pas eu lieu à l'époque en raison du mauvais état technique de l'œuvre. D'après la correspondance qui nous est parvenue, on sait que le cadre était cassé et qu'il y avait apparemment deux grandes déchirures dans la toile elle-même. En fin de compte, le tableau n'est arrivé à Lviv qu'en 1838, devenant une décoration de la collection. Il convient de noter que la version réduite de ce portrait réalisée par l'auteur se trouve dans la collection du château royal de Varsovie, tandis que l'esquisse à l'huile de la composition est restée dans l'atelier du peintre, d'où elle a rejoint la collection de Versailles.

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Time of construction:

1803-1804

Creator:

François Gérard (malarz; Paryż)

Publication:

14.12.2024

Last updated:

17.01.2025

Author:

Agnieszka Świętosławska
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