Nagrobek Bronisława Piłsudskiego na cmentarzu w Montmorency, photo Magdalena Gutowska, 2024, Domaine public
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Photo montrant Pierre tombale de Bronislaw Pilsudski au cimetière Montmorency
Nagrobek Bronisława Piłsudskiego na cmentarzu w Montmorency, photo Magdalena Gutowska, 2024, Domaine public
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Nagrobek Bronisława Piłsudskiego na cmentarzu w Montmorency, photo Magdalena Gutowska, 2024, Domaine public
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Inscription sur la pierre tombale de Bronislaw Pilsudski au cimetière Montmorency, photo Magdalena Gutowska, 2024, Domaine public
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Inscription sur la pierre tombale de Bronislaw Pilsudski au cimetière Montmorency, photo Magdalena Gutowska, 2024, Domaine public
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Inscription sur la pierre tombale de Bronislaw Pilsudski au cimetière Montmorency, photo Magdalena Gutowska, 2024, Domaine public
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Nagrobek Bronisława Piłsudskiego na cmentarzu w Montmorency, photo 2018, tous droits réservés
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Nagrobek Bronisława Piłsudskiego na cmentarzu w Montmorency, photo 2018, tous droits réservés
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Bronisław Piłsudski avec un homme inconnu à Sakhaline, photo de Korczakowski, photo Korczakowski, Domaine public
Source: National Archives, Kraków, 29/645/435
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ID: POL-002212-P/165007

Pierre tombale de Bronislaw Pilsudski au cimetière Montmorency

ID: POL-002212-P/165007

Pierre tombale de Bronislaw Pilsudski au cimetière Montmorency

Informacja o obiekcie:

Bronisław Piłsudski (1866-1918)
Il documenta les cultures de peuples disparus de l’Extrême-Orient. Toutefois, ses réalisations restent dans l’ombre des mérites de son frère, Józef Piłsudski, fondateur des Légions polonaises pendant la Grande Guerre et premier maréchal de la Pologne indépendante. Bronisław Piłsudski mourut tragiquement à Paris en se noyant dans la Seine. Il fut enterré au cimetière de Montmorency le 29 mai 1918.

Bronisław Piłsudski naquit en 1866 à Zułowo, dans la région de Vilnius, où il grandit dans l’atmosphère patriotique de la résidence familiale. Au début, rien ne laissait prédire qu’il se consacrerait à une carrière d’ethnographe. Il se voyait faire du droit et étudia cette matière à l’Université de Saint-Pétersbourg. Cependant, en 1887, il fut renvoyé de l’université et condamné à mort pour avoir participé à un complot contre la vie du tsar Alexandre III. Néanmoins, cette peine fut commuée en un exil de quinze ans sur l’île de Sakhaline, située dans l’océan Pacifique et appartenant officiellement à la Russie depuis 1875. À l’époque, cette île faisait office de colonie pénitentiaire isolée, tant pour des criminels que pour des opposants politiques au tsar. Dans un premier temps, il fut assigné aux travaux manuels autour de l’abattage du bois dans le village de Rykovskoye, mais l’apprenti avocat et parfait russophone fut remarqué par les autorités locales qui manquaient de personnel pour le processus, en cours à ce moment-là, d’aménagement de l’île. Bronisław Piłsudski fut transféré au service administratif de la police où il travailla à compléter la documentation de la colonie pénitentiaire. Il obtint ensuite le droit d’habiter dans un village local. Il s’assimila rapidement à la population de culture étrangère et devint fasciné par son folklore, ses coutumes et ses rituels. Bien que Bronisław Piłsudski soit resté officiellement prisonnier, les autorités russes soutenaient ses recherches car elles étaient utiles au tsar. L’île avait pour la Russie une importance stratégique en Extrême-Orient, et se ports facilitaient les échanges entre les villages du continent, les îles Kouriles et le Kamtchatka.

Un moment-clé dans la carrière de Bronisław Piłsudski fut sa rencontre avec un autre exilé et ethnographe éminent, Lev Sternberg. À la demande du gouverneur de Sakhaline, il conduisait diverses recherches au sujet de l’île et de ses habitants. Il initia son camarade plus jeune aux arcanes des recherches ethnographique qui étaient à l’époque une jeune discipline scientifique. Bronisław Piłsudski rédigea un travail sur le climat de l’île qui le mena à d’autres recherches et à de plus en plus de liberté. Quand il fut envoyé au sud de l’île pour examiner les conditions météorologiques locales, il rencontra la population indigène des Aïnous qui vivaient là. Après dix ans d’exil, sa condamnation fut commuée en une obligation de s’installer dans l’Extrême-Orient russe, sans pouvoir le quitter. Très vite, l’Académie impériale des sciences lui proposa de faire des recherches sur la culture des Aïnous, des Nivkhes (aussi appelés Guilyaks), des Oroks et des Oultches à Sakhaline.

En 1904, Bronisław Piłsudski partit pour l’île japonaise de Hokkaidõ avec un autre exilé, l’écrivain et voyageur polonais Wacław Sieroszewski, afin de continuer ses recherches sur les Aïnous qui vivaient aussi là-bas. L’expédition fut financée par la Société russe de géographie. Pour leurs enquêtes ethnographiques, ils utilisèrent le phonographe le plus moderne de l’époque - celui de Thomas Edison, importé des États-Unis. Grâce à cet appareil, ils enregistrèrent sur une centaine de rouleaux de cire des conversations et des chants des populations indigènes. Bronisław Piłsudski, qui était déjà libre, s’installa dans le village d’Ai où il mena à partir de 1905 des recherches sur les communautés locales. Il fonda aussi une famille et eut deux enfants dont les descendants vivent toujours au Japon aujourd’hui. Dans l’un de ses articles, il écrivit que le peuple autochtone fut pour lui : « (...) le seul environnement de l’île moralement non corrompu (...). Je me rapprochai de ce peuple maltraité et en voie de disparition pour respirer un meilleur air parmi eux et leur apporter de l’aide ». Il s’engagea en faveur des Aïnous, leur apprenant à lire et écrire en russe. Il fonda pour eux des écoles dans lesquelles il mit en place un programme de formation original basé sur l’étude de l’arithmétique, de l’artisanat, des bases de l’agriculture et de l’hygiène. Son principal champ d’intérêt était la linguistique, le folklore, l’anthropologie, ainsi que la médecine, le chamanisme et le culte de l’ours. Il élabora aussi une œuvre fondamentale : un dictionnaire aïnou-russe.

En 1904, après le déclenchement de la guerre russo-japonaise, Bronisław Piłsudski, menacé d’être mobilisé dans l’armée russe, quitta l’île. Les dirigeants tribaux ne consentirent pas au départ de sa famille. En août 1906, après être passé par l’Amérique du Nord et l’Europe de l’Ouest, il arriva sur le sol polonais. Il vécut à Cracovie, Lviv et Zakopane. Dans cette dernière localité au cœur des montagnes, il fit des recherches ethnographiques sur les habitants de la région de Podhale et fonda la Section ethnographique de la Société polonaise des Tatras. Il coorganisa aussi le musée Tytus Chałubiński de Zakopane. Bien qu’il n’eût pas de titre universitaire, il reçut le soutien de membres du milieu académique de Lviv et de Cracovie. L’éminent linguiste et professeur de l’université Jagellonne Jan Rozwadowski édita les notes issues des recherches de Piłsudski sur les Aïnous et les publia en anglais. Un ouvrage de Bronisław Piłsudski publié en 1912 par la bibliothèque de l’Université du Michigan Materials for the Study of the Ainu Language and Folklore est décrit comme une «réalisation du plus haut niveau en termes de recherches sur la culture et les langues des Aïnous de Sakhaline». Tout ce que la science mondiale sait aujourd’hui de la vie, des traditions et des coutumes des Aïnous est dû principalement à ce seul chercheur. Son dictionnaire de la langue des Aïnous, ensuite réédité par le professeur Alfred Majewicz, ainsi que les enregistrements du son de leur langage sont ses derniers témoignages. Bronisław Piłsudski était apprécié, voire aimé par ce peuple en voie de disparition, menacé par les Russes à Sakhaline et par les Japonais à Hokkaidõ. De nos jours, moins de mille Aïnous vivent sur le territoire russe et environ trente mille au Japon. Leurs langue et culture sont menacées d’extinction.

En 1914, après le déclenchement de la Grande Guerre, Bronisław Piłsudski, qui était alors sujet de l’Empire russe, quitta Zakopane et partit pour la Suisse. Il déménagea ensuite à Paris où il fut actif dans le Comité national polonais en tant que représentant de la Lituanie. Une situation familiale difficile et des tensions politiques commencèrent à susciter chez lui des états dépressifs. Il ne revit jamais sa famille laissée derrière lui à Sakhaline. Il mourut tragiquement en se noyant dans la Seine à l’âge de cinquante-deux ans. Les circonstances de sa mort demeurent jusqu’à nos jours inexpliquées.

Malgré son énorme contribution à la science mondiale, Bronisław Piłsudski n’est connu que d’un petit milieu de spécialistes et de passionnés. Pendant la période communiste en Pologne, son nom fut condamné à l’oubli. Aujourd’hui, il reste dans l’ombre de son jeune frère Józef Piłsudski. À Sakhaline et Hokkaidõ se trouvent des statues commémorant ce chercheur exceptionnel. En revanche, au vieux cimetière de Zakopane, appelé aussi le cimetière des hommes méritants, se trouve sa tombe symbolique.

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Publikacja:

08.10.2024

Ostatnia aktualizacja:

08.11.2024

Author:

dr Joanna Nikel
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