Nagrobek Franciszki Granier na cmentarzu w Montmorency, photo Magdalena Gutowska, 2024, Domaine public
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Photo montrant Pierre tombale de Franciszka Granier au cimetière Montmorency
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Inscription sur la pierre tombale de Françoise Granier au cimetière de Montmorency, photo Magdalena Gutowska, 2024, Domaine public
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Franciszka Granier, Années 1950-1956, photo 1950s-1960s, Domaine public
Source: Jean Luc Granier’s Archive
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ID: POL-002200-P/164969

Pierre tombale de Franciszka Granier au cimetière Montmorency

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Pierre tombale de Franciszka Granier au cimetière Montmorency

Informacja o obiekcie:

Franciszka Granier (1883-1963)
Au début de 1963, à dix jours d’intervalle - le 23 février et le 5 mars - décédèrent tout d’abord Émile Granier (1879-1963) puis Franciszka Granier née Neymark, mariés depuis plus de quarante ans. Ils furent inhumés au cimetière des Champeaux sous une pierre tombale commune. Aujourd’hui, ce tombeau se présente sous la forme d’une dalle légèrement inclinée avec une croix placée sur un socle haut. Le tout est en granit rouge et noir poli avec une jardinière au pied de la croix. On peut deviner que ce fut Franciszka Granier qui avait choisi le cimetière „polonais” de Montmorency comme lieu de leur enterrement. À l’époque, elle était l’une des plus anciennes émigrées de Pologne. Sa messe funéraire fut célébrée à l’église Notre-Dame-de-l’Assomption - la plus importante église polonaise de Paris. Franciszka Granier combinait de manière exceptionnelle les identités française et polonaise. Diplômée de la Sorbonne, professeure de philosophie dans des lycées français, décorée de l’ordre des Palmes académiques, militante importante de la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO) et de la Confédération générale du travail (CGT), elle fut aussi membre de la Société historique et littéraire polonaise, décorée par le gouvernement de la République de Pologne en exil de la croix d’or du Mérite.

Franciszka Neymark naquit en 1883 à Łódź, dans la famille du riche avocat Gerszon Gustaw Neymark et de Laie Hejman. Selon les témoignages de la famille, dès le collège, elle manifestait son opposition aux injustices, se battant pour la possibilité de parler polonais dans les écoles russophones. Elle fut aussi rapidement inspirée par la pensée socialiste. Au tournant des XIXe et XXe siècle, au Royaume de Pologne aussi appelé Royaume du Congrès parce qu’il fut créé par le congrès de Vienne de 1815, s’engager du côté du socialisme pouvait prendre essentiellement deux formes. L’une était représentée par le Parti socialiste polonais (PPS) qui visait avant tout la création d’un État polonais indépendant et démocratique. L’autre forme était exprimée par la Social-démocratie du royaume de Pologne et de Lituanie (SDKPiL). Ce parti était plus fidèle à la pensée marxiste et à la lutte des classes, revendiquant surtout la lutte commune du prolétariat de Russie pour le renversement du despotisme tsariste. Pour la société polonaise, attachée au reste de l’empire russe par des liens économiques indissociables, la seule chance de développement devait être l’existence au sein d’un nouvel État russe démocratique. À l’origine des fondements intellectuels de ce courant, Róża Luksemburg (1871-1919) suscita l’enthousiasme de la jeune Franciszka Neymark. Celle-ci adhéra à la SDKPiL et y mena ses premières activités politiques : actions de propagande dans les usines, organisation de réunions dans l’appartement de ses parents. Comme pour de nombreuses personnes de sa génération, une expérience essentielle pour elle fut la Révolution russe de 1905 au cours de laquelle la Russie fut submergée par des manifestations ouvrières spontanées, soutenues au sein du Royaume de Pologne par le PPS et la SDKPiL. La révolution se termina par une vague de persécutions touchant aussi Franciszka Neymark, qui fut arrêtée. Cependant, grâce à l’aide de sa famille, elle réussit à quitter le pays.

Franciszka Neymark poursuivit ses études de philosophie à Bruxelles et à Paris. Dans cette dernière ville, elle étudia la pensée de ses professeurs : Henri Bergson (1859-1941) dont le portrait resterait accroché dans son appartement jusqu’à la fin de sa vie, Émile Durkheim (1858-1917), André Lalande (1867-1963), ou encore Victor Delbos (1862-1916). Sous la direction de ce dernier, elle travailla sur un mémoire consacré à Baruch Spinoza (1632-1677). Après avoir reçu son diplôme de licence ès lettres, elle commença à enseigner la philosophie en lycée. Pendant la Grande Guerre (1914-1918), elle fut professeure dans des écoles situées près du front, notamment à Abbeville et Coulommiers, puis à Paris.

Il semble qu’elle ait épousé Kazimierz Gierdawa (1879-1924) en 1908. Il était membre du SDKPiL et dirigeait une cellule du parti à Łódź au cours de la révolution de 1905. Lui aussi fut forcé de fuir le pays. En exil, Kazimierz Gierdawa s’éloigna de ses anciens camarades et se rapprocha du PPS. En 1917, il rejoignit l’Armée polonaise en France commandée par Józef Haller et revint en Pologne avec le grade de lieutenant. Il était directeur adjoint d’un centre commercial quand il mourut à Varsovie en 1924. Avant son décès, le mariage avec Franciszka fut annulé et le 20 janvier 1921, celle-ci épousa Émile Granier, vétéran de la Première Guerre mondiale et professeur d’histoire en lycée parisien. On peut supposer que Franciszka Grarnier suivit un cheminement idéologique similaire à celui de son premier mari en dépit de leur séparation. Comme son fils Jean-Lucien (1920-2012) l’exprima habilement dans une esquisse de mémoire publié en 1968, Franciszka Granier adopta en France pour idole Jean Jaurès (1859-1914), qui adoucissait la sévérité des lois de l’histoire du marxisme par des éloges de la cordialité et de l’amitié humaines. Le deuxième portrait accroché dans l’appartement de Franciszka Granier était précisément celui de Jean Jaurès. En 1920, le mouvement socialiste français se scinda entre, d’une part, la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO), et d’autre part, le Parti communiste français (PCF) membre de l’Internationale communiste fondée par Lénine (1870-1924). Franciszka Granier resta fidèle à la SFIO au sein delaquelle elle fut active jusqu’à la fin de sa vie. Au cours de la Première Guerre mondiale, elle organisa des conférences sur la Pologne pendant les réunions des sections parisiennes du parti.
Franciszka Granier était active au sein du mouvement syndical. À partir de 1923, elle cofonda, également à plusieurs reprises comme trésorière, les premiers syndicats français pour les professeurs de lycées et écoles supérieures sous le nom du Syndicat national confédéré des membres de l’enseignement des second et troisième degrés (SNES), allié à la CGT. Au sein de ce syndicat, elle lutta en particulier pour l’égalité des femmes, enseignantes et étudiantes, y compris en matière de rémunération. Jusqu’à ses derniers jours, elle fut engagée dans le mouvement féministe, notamment à la fin sa vie dans le Mouvement pour le planning familial où elle se battit pour le droit à l’éducation sexuelle, à la contraception et à l’avortement sans risque. À partir de 1927, elle soutint les ouvriers polonais en France dans le cadre de leur organisation alliée à la CGT, aussi en tant que secrétaire de rédaction de leur titre de presse „Les droits du peuple”.

Pendant la Seconde Guerre mondiale (1939-1945), Franciszka Granier semble avoir participé à des actions de résistance organisées par la SFIO. Après la guerre, elle se prononça sans équivoque contre les dictatures communistes en Europe centrale. Les représentants émigrés du Parti socialiste polonais (PPS) et les élites socialistes françaises se rencontraient dans son appartement. Elle présentait le point de vue polonais, essayant d’influencer la politique et l’opinion publique françaises. L’association Les Amis de la Démocratie en Pologne fondée par Franciszka Granier en 1948 fut un outil de ce travail, notamment par l’organisation à la Sorbonne de conférences sur la contribution de la Pologne à la civilisation européenne. Enfin, elle employa aussi ses contacts dans la lutte pour l’indépendance de la Bibliothèque Polonaise de Paris qui fut l’objet de tentatives de prise de contrôle par les autorités de la République populaire de Pologne. Mobilisant les parlementaires français de tous les partis ainsi que l’opinion publique, notamment par la publication en 1956 d’une brochure intitulée Les tribulations de la Bibliothèque Polonaise de Paris, elle contribua à l’adoption de la résolution de l’Assemblée nationale du 3 juin 1959 appelant le gouvernement français à œuvrer pour maintenir la liberté et l’indépendance de la Bibliothèque.

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Time of origin:

après 1963

Publikacja:

07.10.2024

Ostatnia aktualizacja:

08.11.2024

Author:

dr Rafał Waszczuk
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Franciszka Granier, Années 1950-1956, photo 1950s-1960s, Domaine public

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