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ID: POL-002573-P/189950

Bataille de Vienne - relief du tombeau d'Innocent XI

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Bataille de Vienne - relief du tombeau d'Innocent XI

L'iconographie du tombeau d'Innocent XI semble claire. Le pape est accompagné des allégories de la Foi et de la Vaillance, et le tout est couronné par les armoiries des Odescalchi. Des doutes entourent le bas-relief du piédestal : s'agit-il vraiment d'une représentation de la bataille de Vienne, et si oui, où se trouve le roi Jean III Sobieski ?

Innocent XI - Le pape des États en guerre

Le pontificat d'Innocent XI, ou Benedetto Odescalchi, s'est déroulé entre 1676 et 1689, à une époque où un conflit militaire majeur opposait l'Empire ottoman à plusieurs États européens, en premier lieu l'Autriche et la République. La bataille de Vienne, en 1683, en est l'épisode le plus célèbre, même si elle n'a pas marqué la fin du conflit. Lors de l'affrontement devant les murs de la capitale de l'empire des Habsbourg, une force chrétienne unie sous le commandement de Jan III Sobieski a vaincu l'armée de l'empire ottoman. Le roi polonais envoya une lettre à Innocent XI pour lui faire part de la victoire et de la bannière capturée lors de la bataille. L'année suivante, le pape lui confère le titre de défenseur de la foi ("Defensor Fidei") et la Sainte Ligue est créée à Linz, avec l'adhésion de la République de Pologne, de l'Autriche et de Venise, et de la Russie deux ans plus tard.

Dessins et maquettes

Innocent XI meurt en 1689. Les travaux de conception de son tombeau dans la basilique Saint-Pierre débutent à l'initiative de son neveu, le duc Livio Odescalchi, qui organise un concours pour la conception et la réalisation de l'œuvre. Plusieurs sculpteurs de renom sont en lice, parmi lesquels Pierre Legros le Jeune, Pierre-Étienne Monnot, Domenico Guidi et Angelo de Rossi. C'est finalement le peintre Carlo Maratti qui a développé le concept de la pierre tombale. Son influence est évidente lorsqu'on juxtapose la première esquisse en terre cuite de Monnot (avant 1697) à l'impressionnante maquette en bois et terre cuite de près de trois mètres de haut (1697-1698), aujourd'hui conservée dans la collection de la Galleria Nazionale d'Arte Antica. Les étapes intermédiaires de l'élaboration de la composition sont documentées par les esquisses de Maratti qui nous sont parvenues.

Elles ne montrent cependant pas de solution plus concrète pour le relief du piédestal sous la figure papale. La première proposition n'apparaît que sur le modèle de Monnot et diffère quelque peu de l'œuvre finale réalisée. On peut donc supposer que, si la composition de la partie principale de la pierre tombale, avec la figure assise d'Innocent XI et les allégories de la Foi et de la Vaillance reposant sur des volutes, a déjà été élaborée par Maratti au stade de l'esquisse, la représentation en relief de la bataille a été réalisée dans la dernière phase de la conception de l'œuvre et est une idée propre au sculpteur français. Le tombeau d'Innocent XI a été solennellement inauguré en 1701.

Relief représentant la bataille (de Vienne ?)

Le relief représente l'expulsion des troupes qui assiégeaient la ville. Au premier plan, on peut voir des canons et des balles posées à côté d'eux, une figure d'ange plane au-dessus des murs et des bâtiments, tenant une épée (aujourd'hui perdue). Au centre et à droite de la composition, des soldats en armure antique avancent sur des guerriers en turbans. Il s'agit sans aucun doute d'une représentation d'un affrontement entre les forces chrétiennes et turques, mais nous ne pouvons pas être sûrs qu'il s'agit de la bataille de Vienne. La ville visible à l'extrémité gauche de la scène ressemble davantage à une sorte d'idée de ville fortifiée qu'à une vue simplifiée de la capitale des Habsbourg. De même, parmi les forces chrétiennes, il est difficile à première vue d'identifier Jean III Sobieski ou, par exemple, Charles Quint de Lorraine combattant sur le champ de bataille.

Cristina Ruggero pense que le bas-relief ne représente pas tant un affrontement militaire précis que la défense de la chrétienté par la Sainte Ligue contre les infidèles sous le pontificat d'Innocent XI, ou encore : une vision de l'Église triomphant de ceux qui ont œuvré contre elle au cours des siècles. La ville symboliserait alors Rome - le siège de Pierre, ou peut-être la chrétienté en général - et le pape lui-même, patronnant la scène depuis le ciel, deviendrait avant tout le gouverneur du Christ sur terre. Si nous acceptons ce concept, il devient compréhensible que les soldats portent des armures antiques intemporelles et qu'aucun héros spécifique de la bataille de Vienne ou d'autres luttes militaires du pontificat d'Innocent XI ne puisse être trouvé parmi eux. Car les seuls vainqueurs sont le Christ et son Église, symbolisés par l'ange à l'épée au-dessus des murs de la ville, la figure du pape ou l'allégorie de la foi qui oriente le regard vers le successeur de saint Pierre.

Y a-t-il un roi ou non ?

Le roi Jean III Sobieski avait des mérites particuliers en tant que défenseur de la foi. C'est lui qui, dès le début de son règne, cherche à créer une grande ligue anti-turque. Dans un premier temps, seul Innocent XI est convaincu de ces projets. Il accorde alors un soutien financier généreux à ceux qui s'engagent dans la lutte contre les infidèles. La menace grandissante conduit la République à s'allier à Léopold Ier de Habsbourg, puis à Venise et à la Russie. La bataille de Vienne est sans doute le tournant des affrontements avec l'Empire ottoman et le triomphe des forces chrétiennes se répercute dans toute l'Europe. Il n'est donc pas surprenant que la représentation sur la pierre tombale du pape ait été lue dans ce contexte. Déjà Francesco Valesio, décrivant dans son journal la cérémonie d'inauguration du monument, qui eut lieu le 26 juillet 1701 en présence notamment de la reine-veuve Maria Kazimiera Sobieska, précisait que le bas-relief représentait précisément la bataille de Vienne. Joseph Jérôme de Lalande, entre autres, a fait de même dans son édition de 1769. Voyage d'un françois en Italie".

Francesca Ceci propose donc d'identifier le plus important du groupe de cavaliers placé sur l'axe près du bord supérieur, non loin de l'ange à l'épée, comme étant le roi polonais. Le personnage montre de la main une bannière levée par l'un des Ottomans, ce qui serait une référence à la bannière envoyée par Jean III Sobieski à Innocent XI. Même si l'on accepte cette hypothèse, il faut noter qu'il s'agit d'une représentation plutôt symbolique, puisqu'il ne s'agit pas du portrait d'une personne précise.

Il est difficile d'arriver à une conclusion définitive. L'interprétation de la pierre tombale par Cristina Ruggero, selon laquelle les hommes - y compris le pape - ne sont que des instruments entre les mains de Dieu, est manifestement proche de la spiritualité de l'époque baroque. En effet, bien que Jean III Sobieski ait lutté intensément et efficacement pour sa propre popularité après la bataille de Vienne et qu'il ait pu (du moins en partie) exploiter ce triomphe à des fins de propagande, il a commencé sa lettre au pape par les mots suivants : "Venimus, vidimus, vidimus, vidimus, vidimus, vidimus, vidimus, vidimus, vidimus" : "Venimus, vidimus, Deus vicit" (Nous sommes venus, nous avons vu, Dieu a gagné). Il s'agit bien entendu d'un stratagème de propagande - une référence aux paroles de Jules César et de l'empereur Charles Quint de Habsbourg - mais, après tout, il n'y a pas de contradiction. La gloire des défenseurs de la foi a favorisé la réalisation de leurs objectifs politiques, et leurs avantages politiques et militaires ont à leur tour renforcé l'Église et le christianisme sur le terrain.

Bataille de Vienne - relief de la pierre tombale du pape Innocent XI

Related persons:

Time of construction:

1697-1701

Creator:

Pierre-Étienne Monnot (rzeźbiarz; Francja, Rzym)

Bibliography:

  • Andrea Bacchi, „Pierre Etienne Monnot: Ein Bildhauer des Spätbarock in Rom und Europa”, w: „Das Marmorbad in der Kasseler Karlsaue, hereausgeber Karlheinz” W. Kopanski, Karl Weber, Regensburg 2003, s. 135-158
  • Francesca Ceci, „Rome celebrating the Victory of Vienna: the heroic figure of Jan III Sobieski seen through the popular celebrations in the city”, wystąpienie na konferencji „Sobiescy w pamięci - przedmioty, miejsca, formy i znaczenia” w Muzeum Pałacu Króla Jana III w Wilanowie w dn. 6.11.2024, https://www.youtube.com/watch?v=iExSTAmFDww , dostęp 19.02.2025
  • „Plasmare l’idea. Pierre-Étienne Monnot, Carlo Maratti e il monumento Odescalchi. Roma, Palazzo Barberini 19 novembre 2020 - 2 maggio 2021, Gallerie Nazionali Barberini Corsini”, a cura di Maurizia Cicconi”], Paola Nicita, Yuri Primarosa
  • Cristina Ruggero, „Pomnik nagrobny Innocentego XI w bazylice św. Piotra”, https://wilanow-palac.pl/pasaz-wiedzy/pomnik-nagrobny-innocentego-xi-w-bazylice-sw-piotra, publ. 27.11.2018, dostęp 19.02.2025
  • Cristina Ruggero, „»Venimus, Vidimus et Deus Vicit«. Die Erfolge der Lega Santa auf einem Relief von Pierre-Etienne Monnot für die Odescalchi, w: Das Bil des Feindes. Konstruktion von Antagonismen und Kulturtransfer im Zeitalter der Türkenkriege”, hereausgegeben Eckard Leuschner und Thomas Wünsch, Berlin 2013, s. 497-513

Publication:

21.03.2025

Last updated:

03.04.2025

Author:

Konrad Pyzel
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